Le beaujo c’ est bieau ! A bas la prohibition !
Les Américains nous avaient déjà inventé un « french paradox ». Aujourd’hui, c’est la France qui s’invente elle-même un french « french paradox » : elle est l’un des meilleurs producteurs de vin et l’un des plus passionnés consommateurs de vin au monde et voilà, que les pouvoirs publics désignent le vin comme de… l’alcool ! On doit cette glissade à des médecins, anciens carabins qui avaient sans doute trop tiré sur le goulot (les carabins sont les plus mal élevés des étudiants) et qui ont colonisé les hautes sphères de l’Etat.
Voici donc ce que nous recevons en héritage lorsqu’on a vingt ans aujourd’hui. Des restrictions, des mises en garde, de la prohibition partout ! Dire que tout ce qui s’est écrit et bu dans ce haut lieu de la culture qu’est la Sorbonne qui a compté un président amateur éclairé de bons vins, et qui a fondé l’une de nos associations de dégustation, dire que tout cela serait passé par pertes et profits ! Qu’il nous faudrait la fête américaine, c’est-à-dire aux sodas et colas ! Quelle régression !
Nos deux associations veulent apprendre à boire et à manger. Elles cherchent le meilleur de ce qui se fait en vins aujourd’hui, non pas les grands vins qui sont passés dans le tournis de la spéculation pour milliardaires désoeuvrés ou capitalistes âpres au gain. Mais des petits vins, des vins qui racontent une histoire, une histoire entre un vigneron et sa terre, entre un vigneron et ses clients. Et nous choisirons ce qui se fait de mieux dans ce créneau, le bio.
Bien sûr, on connaît les filous et les arnaques sur le bio, mais ce serait nier les efforts de tous ceux qui s’attachent à faire de la qualité. Plutôt que d’aller chercher la dernière tendance du beaujolais cette année (après la banane, le kiwi, que vont-ils nous servir, cette année ?), nous allons à la rencontre de producteurs qui s’attachent aussi à bien faire pour l’environnement.
Nos apprentissages à boire sont meilleurs lorsque nous rencontrons les vignerons qui ont ce souci d’une qualité non frelatée. Quant à nous, c’est toute la France du vin qui se réjouit ce soir que nous fêtons !
François Vignaud et Jérémie Larrieu