GastroBlog Fair !
Le temps d’un week-end la communauté virtuelle des gastronomes s’est rassemblée à Soissons pour le salon du blog de cuisine. Oui oui ça existe !
Les blogs culinaires pullulent sur la toile, la sauce prend et les chiffres le montrent : les principaux blogs de cuisines sont visités quotidiennement par 5 à 10 000 visiteurs. Les audiences mensuelles vont donc jusqu’à 300 000 visiteurs.
L’audience touchée par ces blogueurs est certainement supérieure à3 millions de personnes francophones par mois.
Les blogs semblent devenir une alternative concurrençant de près les livres de recettes…
La blogosphère devient surtout un nouveau territoire d’expression pour la gastronomie contemporaine. Plus de 600 aujourd’hui, les blogs trouvent un écho en particulier dans le public féminin. Testées entre copines les recettes se retrouvent sur papier virtuel devenant livre intime d’une histoire culinaire propres à chacunes ( ou chacun evidemment ) S’occuper de soi tout en créant des liens, voilà la force des blogs culinaires. Cette nouvelle façon de transmettre la cuisine a sans nul doute de beaux jours devant elle.
Mais alors à quoi ressemble un salon du blog gastronomique ?
eh bien à pas grand chose..
Lancé par les étudiants du Lycée Hôtelier de Soissons et en partenariat avec le blog leader dans le domaine « 750grammes.com », le salon est semi-professionel donc pas ouvert à tout public.
Cette année 120 bloggeurs passent du virtuel au réel réalisants recettes sur recettes durant deux jours, et ce pour le plus grand bonheur du blog du salon lui même, devenu 3eme blog culinaire le plus frequenté grâce aux nombreux posts le concernant.
Le salon est donc avant tout un salon de rencontres pour les passionnés de tambouille et utilisateurs invétérés du blog system.
La cuisine c’est fédérateur, on le sait bien.
alors même s’il semble un peu fermé voire trop communautariste, finalement c’est le genre d’evènement au cours duquel on finit par se dire, ..ah et puis pourquoi pas moi ?
à vos souris et vos casseroles !
Blogissimement vôtre
J.L
Le beaujo c’ est bieau ! A bas la prohibition !
Les Américains nous avaient déjà inventé un « french paradox ». Aujourd’hui, c’est la France qui s’invente elle-même un french « french paradox » : elle est l’un des meilleurs producteurs de vin et l’un des plus passionnés consommateurs de vin au monde et voilà, que les pouvoirs publics désignent le vin comme de… l’alcool ! On doit cette glissade à des médecins, anciens carabins qui avaient sans doute trop tiré sur le goulot (les carabins sont les plus mal élevés des étudiants) et qui ont colonisé les hautes sphères de l’Etat.
Voici donc ce que nous recevons en héritage lorsqu’on a vingt ans aujourd’hui. Des restrictions, des mises en garde, de la prohibition partout ! Dire que tout ce qui s’est écrit et bu dans ce haut lieu de la culture qu’est la Sorbonne qui a compté un président amateur éclairé de bons vins, et qui a fondé l’une de nos associations de dégustation, dire que tout cela serait passé par pertes et profits ! Qu’il nous faudrait la fête américaine, c’est-à-dire aux sodas et colas ! Quelle régression !
Nos deux associations veulent apprendre à boire et à manger. Elles cherchent le meilleur de ce qui se fait en vins aujourd’hui, non pas les grands vins qui sont passés dans le tournis de la spéculation pour milliardaires désoeuvrés ou capitalistes âpres au gain. Mais des petits vins, des vins qui racontent une histoire, une histoire entre un vigneron et sa terre, entre un vigneron et ses clients. Et nous choisirons ce qui se fait de mieux dans ce créneau, le bio.
Bien sûr, on connaît les filous et les arnaques sur le bio, mais ce serait nier les efforts de tous ceux qui s’attachent à faire de la qualité. Plutôt que d’aller chercher la dernière tendance du beaujolais cette année (après la banane, le kiwi, que vont-ils nous servir, cette année ?), nous allons à la rencontre de producteurs qui s’attachent aussi à bien faire pour l’environnement.
Nos apprentissages à boire sont meilleurs lorsque nous rencontrons les vignerons qui ont ce souci d’une qualité non frelatée. Quant à nous, c’est toute la France du vin qui se réjouit ce soir que nous fêtons !
François Vignaud et Jérémie Larrieu
Les recettes de chef sur le Campus
Une entrée : Filet de thon à l’huile d’olive et ananas du Costa Rica
Tailler l’ananas en lamelles dans la hauteur du fruit dans la même dimension que les filets de thon (8cm) qui seront eux même émincés (3 par filet).
Disposer les tranches d’ananas sans les serrer puis poser un filet de thon sur chacune, napper délicatement de la sauce cocktail « Sorbonne ».
Sauce cocktail « Sorbonne » : Mélanger au fouet dans l’ordre de la recette :
4 cuillérée à soupe de vrai Ketchup
1 cuillérée d’huile d’olive
1 cuillérée de Worcesteshire
2 veloutés nature Danone
1 bon trait de Whisky
Quelques gouttes de Tabasco .
Vérifier l’assaisonnement (sel, poivre, Tabasco).
Servir à part une salade de chou frisé et de pommes vertes relevée d’une vinaigrette : moutarde, vinaigre de vin et huile d’olive.
– Un plat : Risotto de la grand Mère Cagna de Cuneo dans le Piémont et Pavé de saumon à la moutarde en grains
Le Risotto :
Dans la casserole à fond épais sur feu moyen :
Mettre 2 cuillérées à soupe d’huile d’olive et faire suer sans coloration (30 à 45 secondes) 100 gr d’oignons des Cévennes ciselés finement.
Ajouter 320 gr de risotto et remuer doucement 20 sec., afin de faire perler le riz.
Mouiller avec 15cl de vin blanc, porter doucement à ébullition puis ajouter par étape 1 litre de bouillon (pour le bouillon : 1 litre d’eau chaude et 4 cubes Maggi de volailles préparé en amont)
Compter 15 à 17 mn de cuisson, en spatulant souvent.
Finir hors du feu avec trois «vaches qui rit » en les incorporant une par une.
Garnitures : copeaux de Parmesan, cèpes ou Champignons de Paris sautés et légérement caramélisés ou poêlée de légumes à convenance. Au printemps : petits pois frais, asperges, dés d’olives vertes etc.…
Pavé se saumon à la moutarde en grains :
Faire poêler au beurre mousseux 100g de blanc de poireaux, légèrement coloré et à peine cuit déglacé au jus d’orange. Faire réduire rapidement.
Déposer dans une assiette un lit de poireau. Poser l’escalope de saumon sans la peau, saler et tartiner avec une spatule une belle couche de moutarde en grains.
Cuisson four micro onde : 2 mn. Cuisson millimétrée très rapide .
– Un dessert : Flan de pommes en l’air à l’Alsacienne et cannelle
Une pomme gala coupée en quartiers réguliers poêlés au beurre, pour une belle coloration, en les rangeant dans le beurre noisette et en les retournant séparément.
Les ranger mi cuites et blondes comme pour une tarte dans un plat sabot en porcelaine, napper avec l’appareil Alsacienne en laissant les pommes légèrement caramélisées apparaitre.
L’appareil Alsacienne (un classique des années 60 et du CAP de cuisinier):
Dans un bol, casser un gros œuf (65 / 70 gr), le mélanger au fouet avec 50 gr. de sucre vanillé Vergeoise puis ajouter 140 gr. de crème liquide en fouettant pour le rendre homogène.
Avec cet appareil vous pouvez faire 4 préparations .
Cuire au four micro onde 2mn 30 secondes.
Servir tiède avec pincée de cannelle.
P.S. On peut faire la même chose avec des poires, Comice ou Passe Crassane, remplacer la cannelle par du Curry
Bon App’ !
In beaujolais I trust
Les associations étudiantes Geofood et Urbam’s se mobilisent à l’occasion du Beaujolais Nouveau pour organiser une dégustation de vins biologiques dans la cour de la Mairie du 2ème arrondissement, Place des Petits Pères (Métro 3 station Bourse), ce jeudi 19 novembre de 20h à 21h30 avec le soutien de la Mairie du 2ème arrondissement. Un vigneron qui a fait le choix éthique de la viticulture biologique dans le Beaujolais nous accompagnera tout au long de la soirée.
Profitez-en : c’est gratuit pour les étudiants ! une seule condition : s’inscrire par retour de mail : geofood.sorbonne@gmail.com
Geofood et Urbam’s vous offrent cette dégustation ! Il s’agit pour ces deux associations qui militent pour l’éducation aux goûts et l’éducation oenologique de tirer la sonnette d’alarme et d’attirer l’attention des medias et des pouvoirs publics :
La prohibition, ça suffit ! Messieurs les gouvernants, voulez-vous laisser périr cette merveilleuse civilisation du vin qui a tant donné à notre culture française, sous prétexte que le vin serait de l’alcool ? Nous demandons que soient autorisées et organisées des dégustations dans toutes les universités et les grandes écoles pour aider les jeunes à retrouver ce patrimoine vivant du vin. Apprenons à déguster et à apprécier les vins de qualité avec plaisir et modération !
Livre à dévorer
Sur la plage abandonnée…
C’est décidément la saison de l’alimentaire dans la sphère artistique !
Après que le 104 ait mis à l’honneur la gastronomie durant la FIAC ( voir post précédent ), voilà que Bercy Village y va aussi de son exposition. Pour la première fois est lancé le Festival International de la Photographie Culinaire jusqu’au 15 novembre.
Le principe ? Chaque photographe sélectionné présente 3 clichés sur le thème « Poissons, coquillages et crustacés » qui d’ailleurs nous rappelle que la pasonaria des animaux est toujours exposée à Boulogne..
Sous la toque du multi-stellaire Guy Savoy, grand prix et prix du public seront décernés devant le gratin du monde de la photo et de la gastronomie.
Première mondiale donc, qui prend place à Paris, chose évidente quand on sait qu’il s’agit de la capitale de la gastronomie. Lieu de naissance des restaurants et de l’art de la table, Paris c’est construite une mémoire gastronomique depuis le 19eme siècle entrainant avec elle le pays tout entier et forgeant une réputation de fins gourmets.
C’est également à Paris que l’art photographique a fait ses premiers pas en Europe dés 1920. Lieu de refuge politique, c’est durant l’entre deux guerres que les écoles de photo parisiennes se développent, modernes et avant-gardistes.
Deux univers qui font que Paris se devait d’être le lieu privilégié d’un tel événement.
Récemment arrivée sur le devant de la scène la photographie culinaire devient de plus en plus un domaine d’expression inévitable. Mais la nourriture n’est pas un modèle sage et discipliné ce qui fait de l’activité un champs délicat de la photographie. La mousse se tasse, le fruit s’oxyde, la glace fond, le poisson luit etc..
Une exposition fraîche et sans prétention, de qualité et qui donnera sans doutes l’envie aux plus curieux de s’essayer à une gastronomie plus architecturale ou tout simplement originale visuellement.
Exposition gratuite.
A déguster avec les yeux..
J.L
Mon boucher est un artiste
Peut être aurez vous reconnu ce slogan publicitaire qui, durant les années 90, ornait si bien les vitrines de nos chers découpeurs de carcasses.
Carcasses également, les écorchés-morts de l’exposition polémique « Our Body, à corps ouvert », où le slogan aurait pu réapparaitre sous une autre forme : « Mon artiste est un boucher ».
Travailler la chair et travailler l’art.
Travailler la nourriture et travailler le discours.
La gastronomie, territoire d’expression artistique ?
Ce week end avait lieu la Foire Internationnale d’Art Contemporain à Paris, pour l’occasion Slick un groupe d’événementiel culturel a organisé au 104, le nouvel établissement culturellement décalé de la capitale, de nouvelles rencontres artistiques sur divers thèmes.
Un thème en particulier nous a interpellé : L’art et la gastronomie : un mariage de passion
Un sujet stomachiquement hype abordé dans la « Factory » parisienne : on ne pouvait que valider l’initiative et se hâter à la performance gastronomico-alternative.
La conférence réunissait quelques personnalités comme par exemple l’artiste plasticien Philippe Mayaux qui présenta sa série « savoureux de toi » sur l’anthropophagie gourmande ou quand l’amour et l’érotisme rencontrent l’appétit et la cuisine. Influencé par les livres de cuisines depuis toujours, l’artiste nous a presenté une réflexion pertinente sur une résonnance entre le corps et les aliments, les organes et les saveurs…
Dans un autre genre Marc Bertillot, designer culinaire et gastronome assumé, retravaille les textures, les rituels de repas etc.
Si l’on considére la cuisine comme une discipline il est vrai qu’elle est l’une des dernières à avoir eu recours au design. Comme le rappelle l’artiste « Le designer se doit de recodifier la cuisine, l’analyser différemment du principe empirique des recettes. Tout est possible. L’intérêt est d’avoir des visions et des positionnements différents, créer de nouvelles façons de voir les choses. »
Alors quelle est la place de la cuisine dans l’art ?.
Les nouveaux territoires gastronomiques se trouvent ils dans la creation artistique ?
Si l’on considère la gastronomie comme un creuset pour l’imagination, il est certain que les arts plastiques, de rue, de scène etc..permettent de défricher des territoires culinaires nouveaux.
L’art de la table…l’expression est connue, et vérifiée.
Les pâtissiers sont parfois de vrais génies ! Et parfois même, ils font du « Food Art » sans le savoir, c’est à dire prendre la nourriture avant tout comme un matériau artistique.
Mais si la création culinaire peut ouvrir de nouveaux espaces, perspectives, faut il pour autant considérer que art et gastronomie font toujours bon ménage ? Les chefs sont ils tous des artistes? moins sûr..
La relation étroite et amoureuse entre l’art et la gastronomie, nous laisse rêveur. artiste-cuisto, cuisto-artiste..tout cela réside dans une démarche culturelle où le fait culinaire serait penser et travailler comme la danse ou le cinéma avec autant de respect et d’innovation possible par leurs pères.
N’omettons pas la dégustation imprévue de Vin du Jura qui, comme un cheveu sur la soupe, nous rappelle que la cuisine quand elle n’est pas art reste artisanat et la création culinaire plus modeste est toujours un bien bel ouvrage !
Coup de coeur pour le site de Marc Bertillot : http://www.marcbretillot.com/
J.L